Les débuts en France
2002 – 2007
Cavigal de Nice
2002 – 2004
La carrière française de Micha démarre donc à Nice à l’été 2002 par l’intermédiaire de Claude Mirtillo et de son agent de l’époque Monsieur Jevremovic, pour faire sa première saison au Cavigal Nice Handball à l’époque en National 1 (3ème division). Il débute dans une équipe qui avait alors la prétention de remonter en D2 cette année là, avec des joueurs comme Jean-Michel Charloton, Patrice Réa, Brice Versol ou encore Patrick Beretonni autant de joueurs qui avaient porté les couleurs niçoises dans la fin des années 90 en LNH et au plus haut niveau français en 1997/98/99.
Claude Mirtillo raconte...
« La N1, à l’époque c’était très dur avec seulement 2 poules de 14 équipes. Nous avions des déplacements à Belfort, Thionville, Sedan et Strasbourg et les 4 derniers descendaient en division inférieure. N’ayant pas les moyens au début des années 2000 de prendre l’avion (les vols low cost n’existaient pas encore), nous nous déplacions souvent en minibus en partant par l’Italie et la Suisse et en faisant des fois plus de 2.000 km dans le weekend.
Les grands bus couchettes étaient eux aussi devenus extrêmement cher avec les nouvelles réglementations européennes qui imposaient trois chauffeurs. Nous passions alors par la vallée d’Aoste en Italie, le col du St Gothard en Suisse ou encore l’Allemagne. Ce trajet étant pour nous niçois, plus court en passant par là plutôt que par Marseille et la vallée du Rhône. Et nous n’avions pas de chauffeur non plus, c’était les entraîneurs, mon collègue Max et moi-même qui conduisions.
Ca a d’ailleurs donné lieu à des scènes cocasses, parce qu’à l’époque, traverser la Suisse avec un serbe, un roumain, des arabes et un sénégalais, n’était pas toujours simple ! Faire comprendre à certains douaniers helvètes zélés, que nous étions une équipe de Handball qui allait jouer à Folschwiller, n’était pas du tout aisé. »
Malheureusement le club ne terminera que 3ème et n’accèdera pas à la D2 si convoitée, la montée étant réservée aux deux premiers (cette année-là ce fut Aix et Nancy). Cet échec engendre alors un exode massif de plusieurs joueurs.
Micha qui, lui, a signé deux ans, reste donc au sein du club pour la saison suivante (2003-2004). Il sera accompagné par une équipe très rajeunie et beaucoup plus faible. Seul l’expérimenté joueur roumain Tudor Tonita est encore là avec lui.
Les conséquences seront terribles puisqu’à la fin de l’année, le club est rétrogradé en National 2, malgré la saison exceptionnelle de Micha.
Le Club ne pouvant plus le retenir, Slavisa part alors continuer son aventure française au sein du club de SMV Porte Normande (actuellement Vernon) qui évolue à cette époque en D2.
« MICHA nous a laissé le souvenir, en plus de son très bon niveau de Gardien de But pour le club que nous étions, d’un garçon charmant et compétiteur, avec qui encore aujourd’hui, j’ai des relations plus amicales que professionnelles. Après nous n’avons pas pu le retenir malgré les efforts du Président de l’époque Monsieur Barachet (Le père de Xavier), mais il était normal qu’il parte… nous n’avions pas la dimension pour garder un gardien de sa classe. Ensuite il a eu la carrière exceptionnelle que tout le monde sait et pour ma part je suis vraiment très heureux d’avoir été à l’origine de sa venue en France. »
SMV Porte Normande
2004 – 2006
En 2004, profitant d’un accord passé avec Christian Gaudin qui souhaitait laisser à Micha le temps de s’aguerrir dans d’autres clubs français avant de venir jouer à Saint-Raphaël, c’est le club de Vernon, SMV Porte Normande, accédant cette année là à la Pro D2, qui récupère le portier Serbe sous la direction de Denis Lathoud en qualité d’entraineur.
Même si son français n’est pas très au point, Micha amène non seulement sa force tranquille, mais surtout une autre culture, celle de la rigueur et de l’exigence, toujours le 1er à l’entrainement, le dernier à partir, un vrai bourreau de travail.
Son intégration est parfaite et le club, parti pour jouer le maintien, finira 4ème derrière les grosses équipes comme Pontault Combault, Villeurbanne ou encore Tremblay.
La saison suivant voit l’arrivée de Dragan Zovko et avec lui le challenge de faire encore mieux…
Et cette saison pour Micha… sera celle de toutes les émotions…
Avec tout d’abord une victoire à Saint Raphaël, fraichement rétrogradé en D2.
Un match d’anthologie pour ceux qui l’ont vécu et qui à permis à Vernon de prendre confiance et de démarrer leur saison en fanfare.
Pour cette toute première rencontre du championnat, Micha sort LE match annonçant déjà la façon dont la saison allait se dérouler…
Le club terminera Champion de France de D2,
Micha sera élu Meilleur gardien de Pro D2
et il sera convoqué pour la toute première fois en sélection nationale dans l’équipe A.
Mais c’est surtout la naissance de sa fille, Iva au mois de Mars 2006 qui sera le moment marquant pour Slavisa, devenant papa pour la première fois.
Devenu Champion de France de Pro D2, le club n’arrive cependant pas à trouver les arguments pour garder Micha qui a signé pour le club de Villeurbanne montant en 1ère Division. Sauf que juste avant la fin de l’été, le club, qui n’arrive pas à boucler son budget, doit renoncer à passer en D1.
Micha se retrouve alors sans contrat à quelques semaines du début de la saison, situation compliquée pour un joueur, car à cette période, tous les recrutements sont bouclés.
Mais c’est sans compter le coup de chance qui lui permettra de se retrouver sur les bords de la Garonne dans le club mythique des Girondins de Bordeaux.
« Micha a laissé un énorme vide qui n’a jamais été comblé. Il y a eu de très grands joueurs à Vernon mais des joueurs aussi bien sur le terrain que dans la vie de tous les jours avec cette sympathie, ce cœur sur la main, ce coté sociable, je n’en ai pas croisé beaucoup. Dans le cœur des gens de Vernon, Micha a laissé un grand vide, un très grand souvenir de son passage à Vernon. »
Girondins de Bordeaux
2006 – 2007
C’est lors de ses vacances en Croatie que l’entraineur de l’époque, Geoffrey Cassagne, apprend que Slavisa Djukanovic est disponible faute de contrat suite aux problèmes financiers de Villeurbanne.
Connaissant les performances et la réputation de Micha, qu’il suivait déjà depuis quelques saisons, il décide de ne pas rater cette occasion de recruter le rempart Serbe afin de renforcer les cages des Girondins, évoluant à l’époque en deuxième division.
Il se met alors en contact dans la journée même avec lui pour négocier le contrat, ce qui se fait dans la foulée.
« Micha a fait preuve de grande classe, très humble, il s’est adapté à ce qu’on lui proposait… Il a tout fait pour cela se passe bien. Cela a été, pour moi, révélateur d’une belle personnalité humaine. »
La saison qui démarre alors avec une équipe très jeune et assez inexpérimentée auquel Micha apporte toute sa rigueur et son professionnalisme, s’annonce prometteuse avec un tel rempart dans les buts.
Sérieux et travailleur, Micha n’en oublie pas pour autant de passer du temps avec les supporters et les bénévoles avec sourire et convivialité.
Montant en puissance au fil des matchs, Micha réalise une très belle saison. C’est donc en toute logique qu’il est recruté par le Saint-Raphaël Var Handball qui remonte cette année là en 1ère division.
Pour toute la famille Djukanovic, ce sera donc dans le Var que la suite de l’aventure va se poursuivre.
Anedoctes by Geoffrey Cassagne
« Lors de notre premier match avec les Girondins, Micha était tellement soucieux de bien faire et de se préparer qu’il voulait finir ses séries d’échauffement et de renforcement dans les vestiaires avant d’aller dans les buts. Il a fallut que je le tire des vestiaires pour qu’on puisse commencer le match parce que les arbitres nous appelaient et qu’il n’avait pas encore fini ses séries… »
« On s’entrainait souvent le vendredi vers 18h avant les jeunes qui prenaient la suite. Alors Micha, lui, montait tout en haut des tribunes pour continuer seul sous les yeux médusés des jeunes qui ne comprenaient pas pourquoi il ne partait pas alors que tout le monde était pressé de rentrer chez lui. Ca a marqué tout le monde ! Il a amené cette culture du travail pour réussir. »
« La première fois que j’ai rencontré Monsieur Micha, c’était au club du SMV Porte Normande, il ne parlait pas beaucoup français… Un mec calme et réservé qui observait beaucoup. Puis nous nous sommes retrouvés aux Girondins pour une saison. Là, nous étions souvent ensemble sur le terrain et en dehors. Ce gars est un mec bien, toujours prêt à donner un coup de main, d’une gentillesse énorme et toujours avec le sourire (sauf pendant les matchs et encore…). Je le remercie encore et suis content de faire partie de ses amis. »